Le PDG d'IndiGo, Pieter Elbers, reçoit un ultimatum de 24 heures du régulateur indien après plus de 1 400 vols annulés dus à une pénurie de pilotes. Les nouvelles règles de repos ont échoué, laissant des milliers de personnes bloquées. Le gouvernement intervient avec des plafonds de prix et des trains spéciaux.
Crise opérationnelle majeure pour la plus grande compagnie aérienne indienne
IndiGo, la plus grande compagnie aérienne d'Indie, traverse la pire crise opérationnelle de ses vingt ans d'existence. Son PDG, Pieter Elbers, a reçu un ultimatum de 24 heures de la part de l'autorité de l'aviation civile indienne (DGCA) pour expliquer les annulations massives de vols qui ont laissé des milliers de passagers en rade. Le dirigeant néerlandais, ancien patron de KLM, doit rendre des comptes sur ce qui est devenu la plus grande perturbation du transport aérien en Inde ces dernières années.
L'ampleur de la crise
La semaine dernière, IndiGo a annulé plus de 1 400 vols, dont près de 400 rien que le samedi et plus de 1 000 le vendredi. Le chaos a touché les principaux aéroports comme Delhi, Chennai, Bengaluru, Mumbai et Hyderabad, avec des images de voyageurs bloqués et d'installations surchargées qui ont dominé l'actualité. « C'est la pire crise depuis notre création il y a 20 ans », a admis un porte-parole d'IndiGo dans une déclaration à Reuters.
La compagnie, qui détient selon les données de Wikipédia une part de marché dominante de 64,2 % sur le marché intérieur indien, opère plus de 2 700 vols quotidiens vers 137 destinations. Même une perturbation de 10 % affecte 200 à 400 vols par jour, créant un effet domino dans le réseau aérien indien.
La pression réglementaire s'intensifie
La mise en demeure de la DGCA adressée à Elbers, confirmée par plusieurs sources dont The Week, cite des lacunes significatives en matière de planification, de supervision et de gestion des ressources. « En tant que PDG, vous n'avez pas réussi à prendre des mesures en temps opportun pour assurer des opérations fiables », a déclaré le régulateur dans la mise en demeure confidentielle consultée par Reuters.
La crise a été déclenchée par de nouvelles règles sur les temps de service des équipages (FDTL) mises en œuvre le 1er novembre 2025. Celles-ci ont augmenté le temps de repos hebdomadaire des pilotes de 36 à 48 heures et limité les atterrissages de nuit à deux par semaine au lieu de six. Alors que d'autres grandes compagnies comme Air India et Akasa se sont adaptées avec succès, le manque de préparation d'IndiGo a révélé des faiblesses critiques dans son modèle de planification des équipages.
Intervention gouvernementale et solutions temporaires
Face à l'escalade de la crise, le gouvernement indien a pris des mesures sans précédent. La DGCA a temporairement suspendu les nouvelles règles de repos des pilotes, comme le rapporte Hindustan Times, et a immédiatement retiré l'exigence selon laquelle « aucun congé ne peut se substituer au repos hebdomadaire ». En outre, le gouvernement a plafonné les prix des billets d'avion pour éviter la spéculation et a déployé des trains spéciaux pour transporter les passagers bloqués entre les grandes villes.
« Nous surveillons en permanence les prix des billets d'avion et restons en contact avec toutes les compagnies aériennes pour garantir le bien-être des passagers », a déclaré un porte-parole gouvernemental. Le ministère de l'Aviation civile a également créé un groupe de gestion de crise avec Elbers et le président du conseil d'administration, Vikram Singh Mehta, pour résoudre la situation.
Réaction du PDG et contexte
Pieter Elbers, qui a pris les rênes d'IndiGo en septembre 2022 après huit ans à la tête de KLM, a présenté publiquement ses excuses pour les perturbations. Dans un e-mail interne obtenu par les médias, Elbers a attribué le chaos à des « pannes techniques, des conditions météorologiques défavorables et la mise en œuvre d'une nouvelle réglementation ».
Selon son profil Wikipédia, Elbers a commencé sa carrière dans l'aviation chez KLM en 1992 et possède une vaste expérience internationale. Cependant, sa transition vers le marché aérien indien complexe subit son test le plus difficile à ce jour. « L'Inde est devenue ma maison après deux ans de vie ici », a déclaré récemment Elbers, mais la crise actuelle menace d'éclipser son mandat.
Implications sur le marché et calendrier de rétablissement
Les conséquences financières sont considérables, la ponctualité d'IndiGo étant tombée à seulement 19,7 % pendant la crise. Les prix des billets chez les compagnies alternatives ont grimpé en flèche, les vols Mumbai-Delhi atteignant plus de ₹51 000 (environ 550 €) aux heures de pointe. La compagnie aérienne propose un remboursement intégral pour les billets annulés et prévoit de reprendre des opérations normales entre le 10 et le 15 décembre, bien que certains analystes du secteur avertissent qu'une stabilité complète pourrait ne revenir qu'en février 2026.
La crise a également suscité des réactions politiques, les partis d'opposition critiquant l'approche gouvernementale et les associations de pilotes exprimant des inquiétudes quant à un possible affaiblissement des normes de sécurité. Alors que le secteur aérien indien continue de croître rapidement, cet épisode souligne l'équilibre délicat entre expansion, réglementation de sécurité et fiabilité opérationnelle.
Avec des milliers de passagers encore touchés et une surveillance réglementaire qui s'intensifie, tous les regards sont tournés vers Pieter Elbers alors qu'il prépare sa réponse à l'ultimatum de la DGCA. Le résultat pourrait avoir des implications significatives non seulement pour IndiGo, mais pour l'ensemble de l'écosystème aérien indien.
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