Découverte historique éclaire le mystère d'un navire néerlandais de 1656
Des archéologues ont fait une découverte révolutionnaire en Australie-Occidentale qui jette une nouvelle lumière sur l'un des plus anciens mystères maritimes du pays. Un camp de survivants récemment identifié du naufrage du Vergulde Draeck en 1656 a obtenu une protection patrimoniale, offrant des perspectives inédites sur ce qui est arrivé aux 75 membres d'équipage qui ont initialement survécu au désastre.
Le voyage tragique du Vergulde Draeck
Le Vergulde Draeck était un navire de 41,8 mètres de long appartenant à la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC) qui avait quitté Texel en octobre 1655 pour Batavia (l'actuelle Jakarta). Le 28 avril 1656, le navire s'est échoué sur un récif corallien au large des côtes de l'Australie-Occidentale, entraînant la mort de 118 personnes. Sur les 193 membres d'équipage à bord, seulement 75 ont réussi à atteindre la côte dans ce qui était alors une région inconnue et inhospitalière.
« Cette découverte est particulièrement importante car les camps de survivants de cette période sont exceptionnellement rares, » déclare Alec Coles, directeur du WA Shipwreck Museum. « Ces sites peuvent nous en dire tellement sur les personnes qui ont survécu à ces premiers naufrages et leurs tentatives pour rester en vie dans un territoire complètement inconnu. »
La recherche des survivants
Neuf jours après le naufrage, sept membres d'équipage ont entrepris un incroyable voyage de 41 jours vers Batavia dans un petit bateau pour chercher de l'aide. Ils ont atteint leur destination avec succès, mais les missions de sauvetage qui ont suivi se sont tragiquement avérées infructueuses. Entre 1656 et 1659, la VOC a envoyé plusieurs navires à la recherche de survivants, mais aucun des 68 membres d'équipage restants n'a jamais été retrouvé. Lors d'une tentative de sauvetage, onze sauveteurs ont eux-mêmes disparu lorsque leur bateau n'est pas revenu.
La découverte de 2024-2025
La percée est survenue en 2024 lorsqu'un chercheur de plage anonyme a découvert plusieurs artefacts, notamment des fragments de grès, des compas de navigation, une boucle en bronze et un plomb de pêche. Le découvreur a failli jeter ce qu'il pensait être un plomb de pêche moderne, jusqu'à ce qu'un voisin reconnaisse la similitude avec les artefacts du Vergulde Draeck exposés au WA Shipwreck Museum.
Après cette découverte initiale, des archéologues ont effectué des fouilles supplémentaires en 2025, mettant au jour des artefacts supplémentaires, dont une pipe entièrement intacte. Le site est désormais déclaré zone protégée en vertu du Heritage Act 2018 d'Australie-Occidentale, rendant les fouilles non autorisées par des amateurs passibles de sanctions.
Signification historique et protection
« Il s'agit d'une découverte archéologique exceptionnelle qui peut nous en dire davantage sur les explorations néerlandaises et la survie le long de la côte ouest-australienne au XVIIe siècle, » déclare la ministre du Patrimoine Simone McGurk. « En protégeant ce site, nous préservons une partie irremplaçable de notre histoire partagée pour les générations futures. »
Les objets nouvellement découverts sont désormais exposés au WA Shipwreck Museum de Fremantle, où ils rejoignent d'autres objets récupérés du Vergulde Draeck étudiés depuis la découverte de l'épave par des pêcheurs sous-marins en 1963. Le navire a été le premier naufrage historique à bénéficier d'une protection légale en Australie en 1964.
Recherches continues et perspectives futures
Les archéologues continuent d'étudier le site dans l'espoir d'en apprendre davantage sur la façon dont les survivants ont organisé leur camp et tenté de survivre dans le paysage australien hostile. La découverte représente l'une des trouvailles les plus importantes de l'archéologie maritime australienne des dernières années et pourrait aider à répondre aux questions qui préoccupent les historiens depuis des siècles concernant le sort des membres d'équipage disparus.
Le Vergulde Draeck transportait huit caisses de pièces d'argent d'une valeur de 78 600 florins (environ 2,4 millions d'euros aujourd'hui) ainsi que des marchandises commerciales d'une valeur de 106 400 florins lorsqu'il a coulé. Bien qu'une grande partie de ce trésor ait été récupérée au fil des années, l'histoire humaine de survie et de perte est restée largement mystérieuse jusqu'à présent.