UE étudie un prêt de 140 milliards d'euros à l'Ukraine via des fonds russes gelés

Les dirigeants de l'UE étudient un prêt de 140 milliards d'euros d'avoirs russes gelés à l'Ukraine via un mécanisme de prêt créatif. Le plan rencontre l'opposition de la Belgique pour des raisons juridiques et financières tandis que l'Ukraine a un besoin urgent de ces fonds.

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Les dirigeants de l'UE débattent d'un plan innovant pour l'Ukraine

Les dirigeants de l'Union européenne examinent une proposition révolutionnaire visant à prêter environ 140 milliards d'euros d'avoirs russes gelés à l'Ukraine, ce qui représente une escalade significative dans les efforts occidentaux pour soutenir financièrement Kiev face à l'agression russe. Le plan, discuté lors du sommet de l'UE à Copenhague, représente une approche créative pour utiliser les énormes sommes gelées depuis l'invasion russe de l'Ukraine en 2022.

Le cadre juridique

La proposition, promue par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, n'impliquerait pas de confiscation directe des actifs russes, mais créerait plutôt un mécanisme de prêt où l'Ukraine ne devrait rembourser l'argent que si la Russie compense l'Ukraine pour les dommages de guerre. 'La Russie est l'agresseur. Ils causent les dégâts et doivent en être tenus responsables,' a déclaré Von der Leyen, soulignant la solidité juridique du plan.

Selon Euractiv, l'approche de la Commission « mobiliserait » les fonds de Moscou sans porter atteinte à la propriété, évitant ainsi l'expropriation unilatérale qui pourrait violer le droit international.

Résistance belge et préoccupations financières

Le plan rencontre une opposition significative de la Belgique, où environ 90 % des avoirs russes gelés sont gérés par Euroclear à Bruxelles. Le Premier ministre belge Alexander De Croo a exprimé de fortes réserves et averti que 'It ain't gonna happen, das wird niemals passieren' - ce qui indique sa ferme opposition à la proposition.

Les préoccupations de la Belgique découlent de plusieurs facteurs. Le pays reçoit environ 1,3 milliard d'euros par an de recettes fiscales provenant des avoirs gelés, qu'il souhaite utiliser pour les dépenses militaires. De plus, la Belgique craint des poursuites judiciaires potentielles de la Russie et veut des garanties qu'elle ne portera pas seule les risques financiers. Comme rapporté par Financial Focus Hub, la Belgique a exprimé une ferme opposition, évoquant des risques financiers et de stabilité inacceptables.

Besoins financiers urgents de l'Ukraine

L'Ukraine a un besoin urgent de soutien financier alors qu'elle continue de se défendre contre l'agression russe. Mykola Yurlov du ministère ukrainien des Affaires étrangères a déclaré à NOS : 'C'est exactement ce que nous avons demandé depuis le jour où ces avoirs ont été gelés. Ils doivent être utilisés pour que l'Ukraine puisse se défendre.'

La situation est devenue plus urgente après les changements dans la politique américaine. Avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, les Américains couvraient une part importante des dépenses de l'Ukraine, mais ce financement a considérablement diminué, augmentant la pression sur les pays européens pour fournir un soutien.

Contexte international et défis juridiques

La proposition intervient alors que les pays occidentaux cherchent des moyens innovants de soutenir l'Ukraine tout en naviguant dans des considérations juridiques et financières complexes. Selon Reuters, l'UE reste prudente quant aux complications juridiques potentielles, car l'utilisation d'avoirs souverains gelés soulève des questions complexes sur le droit international.

La Russie a déjà qualifié le plan européen de « vol » et a menacé de poursuivre les pays et les individus impliqués dans ce qu'elle appelle le vol d'argent russe. La réaction du Kremlin souligne les tensions diplomatiques entourant la proposition.

Prochaines étapes et dynamique politique

Malgré les discussions constructives à Copenhague, les dirigeants de l'UE n'ont pas encore atteint de consensus sur le plan. Le Premier ministre sortant Schoof a noté que des examens supplémentaires sont nécessaires, en particulier pour répondre aux préoccupations de la Belgique. La proposition représente un équilibre délicat entre soutenir les besoins de défense de l'Ukraine et maintenir la stabilité financière au sein de l'UE.

Comme Radio Free Europe le rapporte, le plan impliquerait le transfert d'environ 176 milliards d'euros d'avoirs russes gelés chez Euroclear vers un véhicule à usage spécial en échange d'obligations à coupon zéro, l'Ukraine recevant jusqu'à 140 milliards d'euros de prêts.

L'issue de ces discussions affectera à la fois la capacité de l'Ukraine à poursuivre sa défense contre l'agression russe et le paysage géopolitique plus large des relations euro-russes.