Les États-Unis étendent leurs attaques contre les trafiquants de drogue au Pacifique, avec 5 morts dans les premières opérations. La Colombie condamne les actions comme des meurtres tandis que l'Équateur soutient la campagne.
Les États-Unis intensifient leur campagne antidrogue dans les eaux du Pacifique
L'armée américaine a considérablement élargi sa campagne contre les présumés trafiquants de drogue en menant pour la première fois des attaques mortelles dans l'océan Pacifique. Cela marque une escalade significative dans les opérations antidrogue de l'administration Trump. Mardi et mercredi de cette semaine, les troupes américaines ont détruit deux bateaux au large des côtes colombiennes dans le Pacifique, tuant les cinq personnes à bord.
Premières opérations dans le Pacifique après la campagne des Caraïbes
Cette opération représente une importante extension géographique des opérations antidrogue de l'armée américaine. Toutes les attaques précédentes avaient été menées dans la mer des Caraïbes au large du Venezuela, où les actions américaines ont coûté la vie à au moins 32 personnes depuis le début de la campagne. « Le navire nous était connu comme étant utilisé pour le trafic de drogue. Il suivait une route de contrebande et transportait de la drogue », a déclaré le secrétaire à la Défense Pete Hegseth concernant le premier bateau attaqué mardi.
Cependant, Hegseth n'a fourni aucune preuve concrète que les navires étaient effectivement impliqués dans le trafic de drogue. Au lieu de cela, il a montré deux vidéos montrant des bateaux naviguant à grande vitesse sur l'eau avant d'exploser soudainement. L'absence de preuves transparentes a soulevé de sérieuses questions sur la base juridique de ces opérations mortelles.
La controverse du droit international s'intensifie
Les attaques ont immédiatement provoqué une condamnation internationale, notamment du président colombien Gustavo Petro, qui a qualifié ces actions de « meurtre » et a affirmé que « que ce soit dans les Caraïbes ou le Pacifique, la politique américaine est contraire aux normes du droit international ». Selon le droit international, les pays sont tenus de tenter d'arrêter les personnes soupçonnées de trafic de drogue pour les juger, plutôt que de procéder à des exécutions extrajudiciaires.
Le fait de tuer des suspects sans procédure régulière constitue une exécution extrajudiciaire, une pratique qui viole les principes fondamentaux des droits de l'homme. Les Nations Unies ont à plusieurs reprises souligné que les opérations antidrogue doivent respecter le droit international des droits de l'homme et les exigences de procédure régulière.
Réactions internationales mitigées
Alors que la Colombie condamne les attaques, le président équatorien Daniel Noboa a exprimé son soutien aux actions du gouvernement américain. Noboa est actuellement engagé dans une lutte acharnée contre les cartels de drogue dans son propre pays et considère les opérations américaines comme complémentaires à ses efforts intérieurs. « Chaque attaque sauve des vies d'usagers de drogue américains », a déclaré le président Trump pour défendre les attaques mortelles.
Les réactions divergentes soulignent le paysage politique complexe entourant la lutte antidrogue en Amérique latine, où certains gouvernements accueillent favorablement l'aide américaine tandis que d'autres la considèrent comme une violation de la souveraineté nationale.
Présence militaire et menaces croissantes
L'armée américaine a considérablement renforcé sa présence dans la région des Caraïbes ces derniers mois, avec l'envoi d'avions de combat supplémentaires et d'unités navales dans la zone. Ce renforcement militaire a accru les tensions avec le Venezuela, dont le président Nicolás Maduro affirme que son pays dispose de « cinq mille missiles russes » pour combattre les troupes américaines.
Trump a également menacé à nouveau d'attaquer le territoire vénézuélien, promettant d'informer préalablement le Congrès américain, bien qu'il ait noté « nous n'avons pas à le faire, mais je veux le faire ». Cette déclaration suggère que le gouvernement estime avoir des pouvoirs étendus pour mener des opérations militaires sans l'approbation du Congrès dans certaines circonstances.
La justification juridique sous examen
L'administration Trump aurait développé un avis juridique classifié justifiant ces attaques en traitant les trafiquants de drogue comme des combattants ennemis pouvant être tués sans contrôle judiciaire. Cette interprétation représente une extension significative de l'autorité militaire dans les opérations antidrogue et a été critiquée par les organisations de défense des droits de l'homme et les experts juridiques.
Selon des sources familières avec la pensée de l'administration, ce cadre juridique permet à l'armée de cibler des navires sur la base de renseignements concernant leur implication présumée dans le trafic de drogue, même sans preuves concrètes qui tiendraient devant un tribunal. Cette approche a entraîné au moins 37 morts dans neuf attaques connues menées depuis septembre.
L'extension de ces opérations au Pacifique suggère que l'administration prévoit de maintenir et potentiellement d'intensifier cette approche controversée de la lutte antidrogue, malgré les préoccupations internationales croissantes concernant sa légalité et ses implications en matière de droits de l'homme.
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