Le ministre de la Défense a enfreint la politique en utilisant Signal et a mis des militaires en danger
Un rapport classifié de l'inspecteur général du Pentagone conclut que le ministre de la Défense Pete Hegseth a enfreint la politique du département et a potentiellement mis en danger des troupes américaines en partageant des informations militaires sensibles sur l'application de messagerie chiffrée Signal. L'enquête, surnommée 'Signalgate' par les médias, révèle que Hegseth a discuté de plans détaillés de frappes aériennes américaines contre les rebelles Houthis au Yémen dans des conversations de groupe Signal avec des journalistes et des membres de sa famille.
Détails opérationnels partagés sur une plateforme non sécurisée
Selon le rapport, Hegseth a partagé des détails opérationnels spécifiques, y compris les heures exactes de décollage des avions de combat et de largage de bombes avant que les attaques n'aient lieu. Les informations provenaient d'un document classifié du U.S. Central Command marqué Secret/NOFORN (No Foreign Nationals). Des responsables militaires ont souligné que de tels détails opérationnels spécifiques ne doivent jamais être partagés sur des appareils non sécurisés ou des plateformes de messagerie commerciales.
'La manière dont il a choisi de communiquer ces informations a mis des militaires en danger,' a déclaré Adam Smith, le principal démocrate de la commission de la Défense de la Chambre des représentants. 'De plus, le manque de transparence dont Hegseth a fait preuve en refusant de rencontrer l'inspecteur général et de répondre aux questions est très préoccupant. Même après la publication de ce rapport, le ministre refuse de prendre ses responsabilités.'
Un journaliste ajouté par erreur au groupe de discussion
La controverse a commencé lorsque le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz a ajouté par erreur Jeffrey Goldberg, rédacteur en chef du magazine The Atlantic, à une conversation de groupe Signal dans laquelle Hegseth discutait d'opérations militaires. Goldberg a ensuite publié des détails de la conversation, confirmant l'authenticité des messages. La Maison Blanche a ensuite vérifié que les journaux de discussion étaient authentiques.
Hegseth a défendu ses actions, affirmant sur la plateforme de médias sociaux X que les conclusions de l'enquête l''innocentent complètement.' Il a ajouté : 'Affaire classée. Les Houthis ont été soumis par des bombes. Merci de votre attention pour ce rapport.'
Violation des protocoles de communication du Pentagone
Le rapport de l'inspecteur général établit que Hegseth a enfreint plusieurs politiques du Pentagone en utilisant un appareil personnel et une application de messagerie commerciale pour des affaires officielles. Bien que les messages Signal soient chiffrés, l'application n'est pas autorisée par le gouvernement américain pour la transmission d'informations classifiées ou sensibles et ne fait pas partie du réseau de communication sécurisé du Pentagone.
'Il s'agit d'une évaluation accablante,' a poursuivi Smith, critiquant Hegseth comme 'un ministre incompétent' avec un 'mauvais jugement.'
La Maison Blanche maintient son soutien au ministre de la Défense
L'administration Trump a constamment soutenu Hegseth tout au long de la controverse. La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré que le rapport 'confirme ce que l'administration a dit depuis le début : aucune information secrète n'a fuité et la sécurité opérationnelle n'a pas été compromise.'
Les conclusions de l'inspecteur général contredisent cependant cette évaluation, affirmant que si les informations avaient été interceptées par des adversaires étrangers, cela aurait pu clairement mettre en danger le personnel militaire américain et le succès de la mission.
Contexte sur Pete Hegseth
Pete Hegseth, nommé 29e secrétaire américain à la Défense en janvier 2025, est un ancien présentateur de Fox News et un vétéran de la Garde nationale de l'armée ayant servi en Afghanistan, en Irak et à Guantanamo Bay. À 45 ans, il est le deuxième plus jeune ministre de la Défense de l'histoire américaine après Donald Rumsfeld. Sa nomination a fait l'objet d'un examen minutieux du Sénat en raison d'allégations de comportement sexuel inapproprié, de mauvaise gestion financière et de consommation excessive d'alcool, mais il a été confirmé avec le vice-président JD Vance qui a voté pour départager.
Hegseth plaide pour des réformes radicales du Pentagone, notamment le renommage du département de la Défense en département de la Guerre et la mise en place d'une interdiction de 10 ans pour les généraux à la retraite de travailler pour des sous-traitants de la défense.
Surveillance continue du Congrès
La version partiellement expurgée du rapport de l'inspecteur général a été rendue publique aujourd'hui, tandis que la version classifiée a été envoyée au Congrès mardi soir. L'enquête a été lancée par les dirigeants bipartites de la commission des forces armées du Sénat après les premières révélations sur l'utilisation de Signal par Hegseth.
Les législateurs démocrates ont appelé à une plus grande responsabilité, tandis que les partisans républicains de l'administration ont largement défendu les actions de Hegseth comme relevant de ses prérogatives de ministre de la Défense. La controverse met en lumière les tensions persistantes entre l'approche non conventionnelle de la sécurité nationale de l'administration Trump et les protocoles traditionnels du Pentagone.
Pour plus d'informations sur les conclusions de l'inspecteur général du Pentagone, consultez la couverture de Defense News. Des détails supplémentaires sur le parcours de Hegseth sont disponibles sur Wikipedia.