Sommet historique en Hongrie au milieu d'un conflit persistant
Dans un développement diplomatique majeur, le président Donald Trump a annoncé qu'il rencontrera le président russe Vladimir Poutine à Budapest, en Hongrie, pour discuter de la fin de la guerre en Ukraine. Cette annonce fait suite à une longue conversation téléphonique de 2,5 heures entre les deux dirigeants que Trump a décrite comme "très productive" et ayant permis "des progrès importants" selon des responsables de la Maison Blanche.
Calendrier et préparations
La date exacte du sommet reste indéterminée, les deux gouvernements indiquant que des conseillers de haut niveau se réuniront d'abord pour jeter les bases. Le secrétaire d'État Marco Rubio dirigera la délégation américaine, tandis que le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov dirigera l'équipe russe lors de pourparlers préparatoires prévus la semaine prochaine.
Le conseiller du Kremlin Youri Ouchakov a confirmé le soutien immédiat de Poutine au sommet planifié à Budapest et a décrit l'appel téléphonique comme "très instructif et extrêmement franc". L'annonce intervient à un moment crucial, juste avant la rencontre prévue entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et Trump à la Maison Blanche.
Armes et pression diplomatique
Le timing de cette annonce est particulièrement significatif étant donné la demande attendue de Zelensky pour des missiles de croisière Tomahawk lors de sa visite à Washington. Ces armes à longue portée, capables de frapper des cibles jusqu'à 2 500 kilomètres, pourraient potentiellement frapper profondément en territoire russe, y compris Moscou.
Selon des déclarations du Kremlin, Poutine aurait averti Trump lors de leur conversation que la livraison de Tomahawks à l'Ukraine "nuirait au processus de paix" et endommagerait les relations américano-russes. Trump a précédemment indiqué qu'il pourrait approuver le transfert de missiles si la Russie ne met pas fin à la guerre, déclarant aux journalistes : "Je pourrais dire à Poutine que si la guerre ne se termine pas, nous pourrions le faire".
Le rôle controversé de la Hongrie
Le choix de Budapest comme lieu de rencontre soulève d'importantes questions géopolitiques. Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, qui a entretenu des relations chaleureuses avec Trump et Poutine tout en entravant souvent le soutien de l'UE à l'Ukraine, a salué l'annonce et déclaré "nous sommes prêts" à accueillir les dirigeants.
Le gouvernement d'Orbán a systématiquement bloqué ou affaibli les sanctions de l'UE contre la Russie et a été critiqué pour le déclin démocratique. Comme l'indique Wikipedia, Orbán a promu ce qu'il appelle une "démocratie illibérale" tout en établissant des liens plus étroits avec la Russie et la Chine.
Complications juridiques et politiques
La rencontre planifiée soulève également des questions juridiques complexes. Poutine fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale émis en mars 2023 pour des crimes de guerre présumés liés à la déportation illégale d'enfants ukrainiens. Bien que la Hongrie ne soit pas un État membre de la CPI, le mandat d'arrêt complique les voyages internationaux de Poutine.
L'analyste européenne en sécurité Maria Kovacs a noté : "Cela représente une grande victoire diplomatique pour Orbán, qui fait face à des élections difficiles l'année prochaine. Accueillir un sommet de si haut niveau pourrait renforcer sa position nationale tandis que la Hongrie se positionne comme médiateur neutre".
Sommet précédent et contexte actuel
Ce serait la deuxième grande rencontre entre Trump et Poutine cette année, après leur sommet en Alaska en août qui n'a pas produit de progrès concrets vers la fin du conflit en Ukraine. La guerre continue a coûté des dizaines de milliers de vies et déplacé des millions d'Ukrainiens depuis l'invasion à grande échelle de la Russie en février 2022.
L'annonce de la rencontre à Budapest intervient alors que l'Ukraine continue de chercher des armements avancés tout en poursuivant des solutions diplomatiques. Comme l'a fait remarquer un diplomate européen : "Le timing suggère que Trump utilise la question des Tomahawk comme levier de pression contre Poutine, tandis que Zelensky se trouve entre les besoins militaires et les réalités diplomatiques".