Édition génique CRISPR crée corail résistant au blanchissement

Les scientifiques ont utilisé avec succès l'édition génique CRISPR pour créer des souches de corail résistantes au blanchissement en modifiant le gène de réponse à la chaleur HSF1. La percée permet aux larves de corail de survivre à des températures qui causent normalement le blanchissement.
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Percée dans la science de la conservation des coraux

Les scientifiques ont réalisé une percée majeure dans la conservation marine en utilisant avec succès la technologie d'édition génique CRISPR pour créer des souches de corail avec une résistance accrue au blanchissement. Des essais en laboratoire menés par une équipe de recherche internationale ont démontré que les larves de corail génétiquement modifiées peuvent survivre à des températures de l'eau qui causeraient normalement des événements de blanchissement catastrophiques.

La science derrière la résilience des coraux

La recherche s'est concentrée sur le gène Heat Shock Transcription Factor 1 (HSF1) dans le corail Acropora millepora de la Grande Barrière de Corail en Australie. En utilisant des systèmes CRISPR-Cas9 améliorés, les scientifiques ont pu modifier ce gène clé qui joue un rôle crucial dans les mécanismes de réponse à la chaleur. Lorsque les températures de l'eau ont été élevées à 34 degrés Celsius, les larves de corail génétiquement modifiées ont survécu tandis que les spécimens non modifiés ont péri.

Besoin urgent de protection des coraux

Les récifs coralliens font partie des écosystèmes les plus vulnérables au changement climatique, les températures océaniques croissantes causant des événements de blanchissement généralisés. Depuis la fin des années 1990, les récifs coralliens ont connu un blanchissement dévastateur qui transforme les systèmes récifaux vibrants en paysages sous-marins stériles. Environ 27% de l'écosystème récifal mondial a déjà été perdu en raison d'une combinaison de changement climatique et d'activités humaines.

Défis techniques et percées

Travailler avec les coraux présente des défis uniques pour la recherche génétique. La plupart des espèces de coraux, y compris Acropora millepora, se reproduisent seulement une ou deux fois par an pendant des cycles lunaires spécifiques. Les chercheurs doivent soigneusement synchroniser leurs expériences avec ces brèves fenêtres de ponte lorsque les coraux libèrent leurs cellules sexuelles dans l'océan.

Considérations éthiques et orientations futures

Les scientifiques soulignent que l'objectif n'est pas de créer des super-coraux génétiquement modifiés pour une libération généralisée, mais plutôt de comprendre les variations génétiques naturelles qui pourraient renforcer la survie des coraux. La recherche aide à identifier quels gènes sont cruciaux pour la tolérance à la chaleur, information qui peut éclairer les stratégies de conservation et aider à prédire comment les populations de coraux pourraient s'adapter aux conditions changeantes.

Collaboration mondiale pour la survie des récifs

Cette percée représente un effort collaboratif entre Stanford University, l'University of Texas-Austin et l'Australian Institute of Marine Science. La recherche a été financée par la Simons Foundation, la National Science Foundation et diverses organisations de conservation marine.

Lucas Martin
Lucas Martin

Lucas Martin est un correspondant technologique primé pour un grand quotidien français, réputé pour rendre les sujets technologiques complexes accessibles au grand public.

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