
Condamnation injuste annulée après des décennies
Un tribunal japonais a acquitté Shoji Maekawa, 60 ans, près de 40 ans après sa condamnation pour meurtre en 1986. La victime, un lycéen de 15 ans, a été poignardé à mort à Fukui le 19 mars 1986. Arrêté en 1987, Maekawa a toujours maintenu son innocence durant ses sept ans d'emprisonnement injustifié.
Preuves défectueuses et témoignages forcés
Le nouveau procès a révélé des preuves peu fiables basées sur des déclarations de témoins obtenues sous la pression policière. Six témoins affirmaient initialement avoir vu Maekawa près de la scène du crime, mais les enquêteurs ont caché pendant 30 ans un rapport de 1989 et 287 documents exonérants. Des incohérences critiques sont apparues, dont un témoignage citant une émission télévisée non diffusée ce soir-là.
Système de 'Justice Otage' au Japon
Cette affaire illustre le système d'interrogatoire controversé du Japon, qualifié de 'justice otage' par Human Rights Watch. Les suspects peuvent être détenus jusqu'à trois semaines sans inculpation, sans accès juridique et soumis à des interrogatoires marathon non enregistrés. Le rapport 2023 de HRW a souligné comment cela produit des aveux forcés, contribuant au taux de condamnation de 99% du Japon.
Long chemin vers l'acquittement
Maekawa avait brièvement obtenu l'acquittement en 1990, mais les procureurs ont fait appel et obtenu une peine de sept ans en 1997. Son équipe juridique a lutté vingt ans pour rouvrir l'affaire. Après le verdict, Maekawa a déclaré : 'J'ai perdu la moitié de ma vie, mais je suis reconnaissant que ce jour soit venu.' Il portait un chapeau d'Iwao Hakamada, un autre innocenté ayant passé 47 ans dans le couloir de la mort.
Appels à une réforme judiciaire
La décision intensifie les demandes de changements systémiques. Le Conseil législatif japonais a entamé en avril 2025 la révision des procédures pénales. Les réformes proposées incluent l'enregistrement obligatoire des interrogatoires, un meilleur accès juridique et des lois sur la divulgation des preuves exonérantes. Les avocats de Maekawa ont exhorté les procureurs à ne pas faire appel, qualifiant tout retard supplémentaire d' 'inhumain'.