Casques bleus de l'ONU quitteront le Liban en 2027 après 49 ans

Le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé à l'unanimité de retirer les casques bleus du Liban d'ici 2027, mettant fin à 49 ans de mission. La résolution de compromis prolonge le mandat de 16 mois pour permettre aux forces libanaises d'assumer les responsabilités de sécurité le long de la frontière israélienne.

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Décision historique met fin à près de cinquante ans de présence de l'ONU

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a voté à l'unanimité pour mettre fin à la mission de maintien de la paix de la FINUL au Liban d'ici 2027, marquant la conclusion de près de 50 ans de présence militaire internationale dans la région. La décision représente un compromis entre des intérêts internationaux concurrents et établit un calendrier définitif pour le retrait d'environ 10 800 casques bleus.

Compromis entre positions divergentes

La résolution fait suite à des négociations intenses entre les États-Unis et Israël d'une part, et le Liban et la France d'autre part. Les responsables américains et israéliens ont initialement cherché une prolongation plus courte de six mois à un an, tandis que les diplomates libanais et français ont plaidé pour plus de temps pour garantir que les forces armées libanaises puissent assumer adéquatement les responsabilités de sécurité le long de la frontière volatile avec Israël.

Contexte historique de la FINUL

La FINUL a été créée en 1978 suite à l'opération Litani d'Israël, qui a vu les forces israéliennes envahir le sud du Liban pour combattre les groupes militants palestiniens. Le mandat initial de la mission comprenait le monitoring du retrait israélien et le maintien de la paix dans la région frontalière. Malgré la présence de l'ONU, Israël a lancé des invasions supplémentaires en 1982 et 2006, ce dernier conflit conduisant à une expansion significative des forces de la FINUL de 2 000 à 15 000 personnels.

Développements sécuritaires récents

La situation sécuritaire dans le sud du Liban a subi des changements significatifs au cours de la dernière année. Suite à des attaques transfrontalières entre le Hezbollah et Israël qui ont commencé en octobre 2023, les deux parties ont convenu d'un cessez-le-feu en novembre 2024. Le conflit a considérablement affaibli les capacités militaires du Hezbollah, créant ce que les responsables américains décrivent comme des "conditions de sécurité radicalement différentes" qui permettent au Liban de prendre une plus grande responsabilité pour la sécurité frontalière.

Préoccupations concernant un vide de pouvoir

La France et l'Italie ont exprimé des préoccupations qu'un retrait prématuré pourrait créer un vide sécuritaire qui pourrait permettre au Hezbollah de se regrouper et de se réarmer. Le compromis prolonge le mandat de la FINUL de 16 mois jusqu'au 31 décembre 2026, avec un retrait complet prévu pour 2027. Ce calendrier fournit à l'armée libanaise un temps de préparation supplémentaire tout en répondant aux préoccupations budgétaires américaines concernant le financement continu.

Défis futurs

Une transition réussie nécessitera un renforcement significatif des capacités au sein des forces armées libanaises et un engagement diplomatique continu entre le Liban et Israël. Le retrait coïncide également avec l'exigence qu'Israël retire ses forces restantes du territoire libanais, créant un processus complexe de transfert de sécurité dans l'une des régions frontalières les plus volatiles du Moyen-Orient.