
Escalade de violence au Sinaloa
La découverte de vingt corps près de Culiacán, dont cinq décapités suspendus à un pont, illustre la guerre brutale entre cartels dans l'État mexicain de Sinaloa. Cette violence découle d'un vide de pouvoir créé par l'arrestation en 2024 du cofondateur du cartel de Sinaloa, Ivan 'El Mayo' Zambada, et de Joaquín Guzmán (fils d'El Chapo).
Lutte de pouvoir interne
Après l'extradition de Zambada vers les États-Unis, un conflit violent a éclaté entre sa faction et celle de la famille Guzmán ('Los Chapitos'). Plus de 3 000 personnes ont été tuées ou ont disparu à Sinaloa depuis mi-2024, dont près de 50 enfants. Juin 2025 fut le mois le plus meurtrier avec 200 meurtres et 80 disparitions malgré le déploiement militaire.
Dévastation économique
Le conflit a paralysé l'économie du Sinaloa : des centaines de restaurants fermés, des quartiers commerciaux abandonnés et un PIB régional en baisse de 3%. Selon InsightCrime, Culiacán a perdu 14 000 emplois entre septembre 2024 et avril 2025. Le cartel de Sinaloa, principal producteur mexicain de fentanyl, subit une fragmentation interne affectant ses opérations mondiales.
Nouvelle alliance criminelle
Affaiblis par leurs conflits internes, les Los Chapitos ont formé une alliance stratégique avec leur ancien rival, le cartel de Jalisco (CJNG). Ce partenariat donne au CJNG accès aux réseaux de trafic internationaux de Sinaloa en Europe, Asie et Australie. Les renseignements américains alertent sur une possible rupture de l'équilibre criminel mexicain et une augmentation des flux de drogues vers le nord.
Conséquences mondiales
Le CJNG, désigné organisation terroriste par les États-Unis en 2025, pourrait devenir "le plus grand trafiquant de drogue au monde" grâce à cette alliance. Avec les États-Unis comme principal marché, des politiciens républicains prônent une intervention militaire au Mexique. Le président Trump et le secrétaire à la Défense Hegseth ont évoqué des opérations ciblant les chefs de cartels en cas de nouvelle escalade.