L'Iran suspend sa coopération avec l'AIEA après des attaques

L'Iran suspend sa coopération avec l'AIEA suite à des attaques américaines et israéliennes sur ses installations nucléaires. La décision, soutenue par le parlement et les organes religieux, arrête les inspections de l'ONU alors que des incertitudes subsistent sur les dégâts du programme et les ambitions nucléaires futures.
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L'Iran interrompt les inspections de l'AIEA après des frappes militaires

L'Iran a officiellement suspendu toute coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), selon des médias d'État. Le président Masoud Pezeshkian a ordonné cette mesure en réponse à des attaques à grande échelle menées par Israël et les États-Unis contre des installations nucléaires iraniennes tout au long du mois de juin.

Opérations militaires contre les sites nucléaires

Les frappes coordonnées ont commencé le 13 juin avec des raids aériens israéliens, culminant dans d'importants bombardements américains ciblant trois complexes nucléaires. Ces attaques ont représenté l'action militaire la plus significative contre l'infrastructure nucléaire iranienne depuis des années.

Soutien parlementaire et institutionnel

Le parlement iranien, dominé par des conservateurs durs, a approuvé à l'unanimité la suspension quelques jours avant l'annonce présidentielle. Le puissant Conseil des Gardiens, composé de clercs et de juristes, a ensuite endossé la décision. Avant les attaques, les inspecteurs de l'AIEA maintenaient des activités de surveillance dans le cadre du Plan d'action global commun (JCPOA) de 2015.

Contexte : Effondrement de l'accord nucléaire

Le JCPOA avait établi des limitations strictes sur les activités d'enrichissement d'uranium de l'Iran en échange d'un allègement des sanctions. L'accord s'est effondré en 2018 lorsque l'ancien président américain Donald Trump s'en est retiré unilatéralement. Dans les jours précédant les attaques de juin, l'AIEA avait émis des critiques inhabituellement sévères concernant le manque de transparence de l'Iran sur ses activités nucléaires.

Avenir incertain pour la surveillance nucléaire

Le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, a reconnu des dégâts importants au programme nucléaire iranien mais a noté que Téhéran conserve une capacité technique suffisante pour une reconstruction rapide. Les responsables iraniens affirment avoir déplacé l'uranium enrichi avant les attaques et minimisé les dégâts. La durée de la suspension de coopération de l'Iran reste incertaine, tout comme le statut des inspecteurs de l'AIEA actuellement dans le pays.

Implications géopolitiques

Des critiques avertissent que les frappes militaires pourraient accélérer les ambitions nucléaires de l'Iran en démontrant l'inefficacité de l'engagement diplomatique. La suspension marque un nouveau creux dans la relation de l'Iran avec l'organisme international de surveillance nucléaire au milieu de tensions régionales accrues.

Benjamin Rossi
Benjamin Rossi

Benjamin Rossi est un analyste italien spécialisé dans les tendances politiques européennes. Son suivi perspicace des changements continentaux offre des perspectives uniques sur la gouvernance et la société.

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