Base militaire belge ciblée par des pilotes de drones professionnels

L'armée belge enquête sur des incidents de drones professionnels au-dessus de la base de Marche-en-Famenne, dans le cadre d'une menace croissante pour la sécurité européenne impliquant des survols coordonnés d'installations militaires.

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Incidents répétés de drones au quartier général militaire belge

Les autorités militaires belges enquêtent sur une série d'incidents sophistiqués impliquant des drones au-dessus de la base militaire de Marche-en-Famenne, quartier général de la composante terrestre belge. Le ministre de la Défense Theo Francken a confirmé que plusieurs drones ont été repérés au-dessus de parties cruciales de l'installation militaire lors de deux incidents distincts - samedi soir dernier et à nouveau mardi soir.

'Ce n'était pas le travail d'amateurs,' a déclaré Francken lors d'une conférence de presse. 'Nous avons affaire à des pilotes de drones professionnels qui cartographiaient probablement certaines parties de notre infrastructure militaire.'

Préoccupations croissantes pour la sécurité européenne

Les incidents à Marche-en-Famenne s'inscrivent dans un schéma d'observations similaires de drones près d'installations militaires à travers l'Europe. Plus tôt ce mois-ci, environ 15 drones ont été observés près de la base militaire d'Elsenborn près de la frontière allemande, ce qui a conduit à un renforcement des mesures de sécurité dans les installations de défense belges.

À travers l'Europe, des incidents similaires ont été signalés en Allemagne, Pologne, Roumanie, Lituanie, Danemark et Norvège, principalement ciblant les aéroports et installations militaires. La Première ministre danoise Mette Frederiksen a averti que la Russie menace systématiquement les pays de l'OTAN via des opérations coordonnées, incluant des incidents de drones, cyberattaques et brouillages GPS.

Systèmes de défense insuffisants

Le ministre Francken a souligné à plusieurs reprises le besoin urgent de meilleurs systèmes de détection et de contre-mesures anti-drones. 'Nous avons beaucoup trop peu de moyens pour détecter et abattre les drones,' a-t-il regretté. Le sujet sera à l'ordre du jour du conseil des ministres belge la semaine prochaine.

Le problème s'étend au-delà des bases militaires. Un fabricant d'armes belge a également signalé des visites fréquentes de drones non identifiés, selon le directeur de l'entreprise qui a exprimé sa frustration que la loi leur interdise d'utiliser des brouilleurs pour perturber les signaux des drones.

Réponse européenne et mesures de sécurité

Le paysage sécuritaire européen évolue rapidement en réponse à ces menaces de drones. Les autorités allemandes ont temporairement fermé plusieurs fois l'aéroport de Munich suite à des observations de drones, bloquant des milliers de passagers. Le ministre allemand de l'Intérieur Alexander Dobrindt a décrit la situation comme une 'course aux armements' et a promis une législation facilitant l'appel de la police à l'armée pour abattre des drones.

Les ministres européens de la défense ont convenu de développer un 'mur de drones' le long des frontières pour mieux détecter et intercepter les aéronefs non autorisés. Ces incidents soulignent la vulnérabilité des systèmes de défense aérienne traditionnels face à la technologie moderne des drones et le besoin urgent de protocoles de sécurité actualisés.

La police et le service de renseignement militaire belge, le Service Général du Renseignement et de la Sécurité (SGRS), mènent une enquête approfondie sur les incidents de Marche-en-Famenne. Bien que l'origine et l'objectif des drones restent flous, le schéma d'opérations sophistiquées suggère des activités coordonnées de collecte de renseignements ciblant des infrastructures militaires critiques.

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