Nippon Steel autorisé à acquérir US Steel, mais Trump obtient une 'action dorée'
Après un an et demi de disputes politiques et de batailles juridiques, le gouvernement américain a finalement approuvé l'acquisition de US Steel par le japonais Nippon Steel. Ce rachat de 14 milliards de dollars est cependant assorti d'une condition majeure : le président américain, ou un représentant désigné, détiendra une 'action dorée', lui accordant une influence directe sur les décisions clés de US Steel.
Conditions clés de l'accord
L'action dorée permet au gouvernement américain de bloquer les fermetures d'usines, d'empêcher la relocalisation de la production à l'étranger et d'intervenir dans les politiques commerciales de l'aciériste. Bien que Nippon Steel obtienne la pleine propriété, il sacrifie une grande partie de sa liberté opérationnelle.
Concurrence chinoise
Pour Nippon Steel, cette concession est un sacrifice nécessaire. Le PDG Eiji Hashimoto a souligné l'importance de l'accord pour renforcer la position concurrentielle des deux entreprises face à l'acier chinois bon marché qui inonde les marchés mondiaux. Le marché intérieur américain, moins vulnérable aux pressions sur les prix que l'Asie, offre un potentiel de croissance.
Contexte politique
L'ancien président Biden avait initialement bloqué l'acquisition en janvier, craignant un contrôle étranger sur US Steel, un fournisseur clé de l'industrie de la défense et des projets d'infrastructure américains. Trump, qui s'était opposé à l'accord l'année dernière, a inversé sa position après les promesses d'investissements de Nippon Steel et son engagement à conserver le siège et la direction américaine de US Steel.
Tensions commerciales
L'accord intervient dans un contexte de protectionnisme croissant aux États-Unis, où Trump a récemment doublé les droits de douane sur l'acier et l'aluminium à 50 %. Le Japon, premier exportateur d'acier vers les États-Unis, voit ses exportations diminuer en raison de ces mesures. Malgré une pause temporaire sur les droits de douane les plus lourds, une taxe de 10 % reste en vigueur, tendant les relations commerciales entre les États-Unis et le Japon.
Préoccupations syndicales
Le syndicat United Steelworkers s'oppose à l'accord, critiquant l'action dorée comme accordant à Trump un "pouvoir personnel sans précédent". Le leader syndical David McCall promet de surveiller le respect par Nippon Steel de ses promesses en matière d'emplois et de conditions de travail.