Les États-Unis déploient une force militaire massive dans les Caraïbes
Les États-Unis ont déployé leur plus grande force militaire dans les Caraïbes depuis des décennies, comprenant le plus grand porte-avions du monde, l'USS Gerald R. Ford, des navires de guerre, des avions de chasse, des bombardiers, des marines, des drones et des avions espions. Bien que officiellement présenté comme une guerre contre le trafic de drogue, les experts et les preuves suggèrent qu'il s'agit principalement d'une campagne d'intimidation visant à un changement de régime au Venezuela.
Guerre antidrogue ou stratégie politique ?
Le président Donald Trump a mené des frappes militaires contre des navires prétendument transportant des stupéfiants en provenance du Venezuela, bien qu'aucune preuve n'ait été fournie. « On ne déploie pas le plus grand porte-avions du monde pour poursuivre des bateaux de drogue », déclare Maria Rodriguez, analyste de la sécurité en Amérique latine. « Il s'agit clairement d'une pression politique sur le gouvernement Maduro. »
Les États-Unis ont mené environ 20 frappes tuant environ 80 personnes sans présenter de preuves concrètes de trafic de drogue, selon les reportages d'Al Jazeera. Le Venezuela représente environ 20 % des exportations de cocaïne vers les États-Unis, mais 80 % transitent par d'autres routes.
Contexte historique et préoccupations régionales
La situation actuelle rappelle un siècle d'interventions américaines en Amérique latine. « Trump risque de répéter des erreurs historiques qui pourraient se terminer par une affaire très désordonnée », avertit l'ancien diplomate Brett Bruen dans USA Today. Les interventions historiques au Guatemala (1954), à Cuba (1961), en République dominicaine (1965) et au Panama (1989) montrent des résultats mitigés avec des coûts humains significatifs.
Intérêts pétroliers et facteurs économiques
Le Venezuela détient les plus grandes réserves prouvées de pétrole au monde avec 303 milliards de barils, mais n'a gagné que 4,05 milliards de dollars d'exportations de brut en 2023. Les États-Unis continuent d'importer environ 100 000 barils par jour du Venezuela, principalement via les opérations de Chevron. « Il y a une contradiction ici - les États-Unis ont besoin du pétrole vénézuélien pour maintenir les prix de l'essence bas, mais ils menacent d'une action militaire », note l'analyste énergétique Carlos Mendez.
Selon Reuters, les exportations pétrolières du Venezuela ont atteint un sommet de neuf mois en août 2025, avec une moyenne de 966 485 barils par jour, la Chine représentant 85 % des exportations.
Capacités militaires et risques
Le Venezuela a placé son armée en alerte de guerre totale, déployant près de 200 000 soldats dans le cadre de son mécanisme de défense « Plan Indépendance 200 ». Le pays possède des armements russes avancés, notamment des chasseurs Sukhoi Su-30 armés de missiles antinavires Kh-31 qui représentent des menaces significatives pour les navires de guerre américains.
« Le Venezuela est un nid de frelons », déclare l'expert du Venezuela Edwin Koopman. « L'armée reste fidèle à Maduro, il y a des cartels de drogue, des gangs, des milices avec d'énormes caches d'armes - tous des groupes qui bénéficient du statu quo. »
Implications régionales et préoccupations néerlandaises
La situation a une importance particulière pour les Pays-Bas, car le Venezuela se trouve à seulement 80 kilomètres de Curaçao et encore plus près d'Aruba. Les États-Unis ont informé le ministère néerlandais de la Défense de la présence de navires américains dans la région.
Maduro a annoncé une « énorme mobilisation » des forces terrestres, maritimes et aériennes, tout en appelant les milices civiles à se tenir prêtes. Les États-Unis espèrent que la pression militaire poussera l'entourage de Maduro à se retourner contre lui, mais les analystes restent sceptiques quant à l'efficacité de cette stratégie.