États-Unis poussent pour une force de stabilisation à Gaza à l'ONU

Les États-Unis diffusent une résolution révisée de l'ONU pour une force de stabilisation à Gaza, suppriment les sanctions contre l'UNRWA mais rencontrent des problèmes de participation régionale des Émirats arabes unis et d'autres. Les différends sur le mandat et le rôle de Tony Blair ajoutent de la complexité.

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Résolution révisée de l'ONU vise une présence internationale de sécurité

Les États-Unis ont diffusé une résolution révisée au Conseil de sécurité des Nations Unies appelant à la création d'une Force internationale de stabilisation (ISF) pour Gaza. Cette proposition, que Washington souhaite soumettre au vote vendredi ou début de semaine prochaine, représente une poussée diplomatique significative pour créer une présence de sécurité multinationale dans cette région déchirée par la guerre.

Modifications importantes des dispositions humanitaires

La révision la plus notable du texte américain concerne les dispositions relatives à l'aide humanitaire. Le langage précédent qui excluait les organisations 'accusées de détournement d'aide' de toute coopération future a été complètement supprimé. Ce changement préserve effectivement le rôle de l'UNRWA, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, malgré la pression israélienne continue contre cette organisation.

'Le Hamas salue ce changement et appelle à l'admission immédiate de l'UNRWA pour travailler librement à Gaza,' a déclaré un porte-parole du groupe militant. Le chef de l'UNRWA Philippe Lazzarini a souligné dans The Guardian que 'la reconstruction de Gaza dépend de la capacité de notre organisation à opérer librement et indépendamment.'

Défis de la participation régionale

Alors que Washington recherche activement un soutien régional pour le financement et les contributions en troupes, plusieurs pays clés ont exprimé leurs réserves. Les Émirats arabes unis ont explicitement exclu toute participation, avec le conseiller diplomatique Anwar Gargash déclarant 'nous ne voyons pas encore de cadre clair pour la force de stabilisation envisagée et ne participerons pas dans les circonstances actuelles.'

Les États-Unis ont approché l'Indonésie, l'Égypte, le Qatar, la Turquie et l'Azerbaïdjan concernant une éventuelle implication, bien qu'Israël ait précédemment exclu la participation turque et que l'Azerbaïdjan ait refusé d'envoyer des troupes de paix tant que les combats continuent.

Différends sur le mandat et le cadre juridique

Un point de discorde majeur reste la base juridique de la mission. Les États-Unis veulent un mandat ISF sous l'Article 7 de la Charte des Nations Unies, qui autorise l'intervention militaire. Cependant, les pays arabes et européens craignent que cette approche soit trop lourde et pourrait saper le soutien politique régional.

Selon des sources diplomatiques, ces pays encouragent les États-Unis à structurer le plan de manière aussi multinationale que possible et à impliquer étroitement l'Autorité palestinienne dans la future gouvernance de Gaza. L'ISF aurait pour mission de surveiller le cessez-le-feu, de former les unités de police palestiniennes, de sécuriser les points de passage frontaliers et d'aider au démantèlement des groupes armés.

Rôle controversé de Tony Blair

La résolution révisée fait référence au 'Plan global pour mettre fin au conflit de Gaza' et à un 'Conseil de paix' qui coordonnerait temporairement la gouvernance et le financement de la reconstruction. L'implication potentielle de l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair en tant qu'envoyé spécial américain reste non confirmée mais a déjà suscité la controverse dans le monde arabe.

Comme rapporté par The Times of Israel, la proposition de Blair appelle à la création d'une Autorité internationale de transition pour Gaza pour gouverner jusqu'à ce que le territoire puisse être transféré à une Autorité palestinienne réformée.

Préoccupations concernant l'accès humanitaire

Malgré les progrès diplomatiques, l'accès humanitaire à Gaza reste insuffisant selon des sources occidentales. Le plan actuel ne répond pas suffisamment au besoin urgent d'une aide à grande échelle, avec près d'un million de personnes recevant une aide alimentaire depuis la mi-octobre via 46 points de distribution, comme rapporté par UN News.

Le secrétaire général des Nations Unies António Guterres a souligné que toute transition à Gaza doit préserver l'unité avec la Cisjordanie et mener à une solution à deux États, en précisant que 'toute force internationale de stabilisation potentielle doit avoir l'approbation et la légitimité du Conseil de sécurité.'

Phase critique des efforts diplomatiques

La prochaine résolution de l'ONU est essentielle pour la transition vers la deuxième phase du plan en 20 points du président Trump. Cependant, Israël devrait rester réticent tant que tous les restes des otages n'auront pas été restitués, et des préoccupations persistent que certains corps pourraient ne jamais être retrouvés.

Les pays régionaux continuent d'insister sur le fait que Gaza et la Cisjordanie doivent être traitées comme une seule entité dans tout futur arrangement politique, ajoutant une couche supplémentaire de complexité au paysage diplomatique déjà difficile.

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