Au moins 75 morts dans une attaque de drone sur une mosquée pendant la prière au Darfour. Le groupe paramilitaire RSF revendique la responsabilité lors d'une crise humanitaire.

Attaque de drone meurtrière contre des fidèles dans un camp de réfugiés au Darfour
Une attaque de drone dévastatrice contre une mosquée dans l'ouest du Soudan a coûté la vie à au moins 75 personnes, selon les services d'urgence locaux. L'attaque s'est produite pendant la prière du matin dans un camp de réfugiés à El-Fasher, la dernière grande ville du Darfour encore sous contrôle gouvernemental.
Violence escaladante dans une ville assiégée
Le groupe paramilitaire Rapid Support Forces (RSF) a revendiqué la responsabilité de l'attaque de drone, qui visait des fidèles au moment précis de l'observance religieuse. El-Fasher est assiégée depuis plus de 18 mois, avec des combats quotidiens intenses entre les forces gouvernementales et les rebelles du RSF.
"Cela représente l'une des attaques les plus horribles contre des civils que nous ayons documentées dans ce conflit," a déclaré un travailleur humanitaire ayant requis l'anonymat pour des raisons de sécurité. "Cibler un lieu de culte pendant la prière montre un mépris total pour la vie humaine et le droit international."
Catastrophe humanitaire en cours
Le conflit en cours, qui a éclaté en avril 2023 lorsque le chef du RSF Mohamed Hamdan Dagalo (Hemedti) a tenté un coup d'État contre le gouvernement soudanais, a créé ce que l'ONU appelle "la plus grande crise humanitaire au monde". Plus de 11 millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur du Soudan, dont 3 millions ont fui vers les pays voisins.
Les civils à El-Fasher sont confrontés à de graves pénuries de nourriture, d'eau et de fournitures médicales. Les journalistes sont largement incapables d'accéder à la région, rendant la vérification indépendante des chiffres des victimes et des conditions extrêmement difficile.
Escalade de la guerre par drone
Bien que le RSF ait employé des drones tout au long du conflit, la fréquence et l'intensité des attaques de drones ont considérablement augmenté ces derniers mois. La force paramilitaire, issue des milices Janjaweed notoires, contrôle désormais la majeure partie de l'ouest du Soudan.
Le RSF et les forces gouvernementales sont tous deux accusés de violations généralisées des droits de l'homme, notamment de meurtres ethniques, d'incendies de villages et d'utilisation d'infrastructures civiles à des fins militaires. Les États-Unis ont qualifié les actions du RSF au Darfour de génocide.